Cette dernière étape m’a transporté encore plus loin dans la magie du massif des Bauges, un écrin de nature préservée où le temps semble suspendu. En quittant Aillons-le-Jeune, j’ai emprunté un sentier serpentant à travers de magnifiques forêts de pins et de hêtres, où la lumière du soleil filtrait délicatement à travers le feuillage, créant un jeu d’ombres et de lumières enchanteur. Au fil de ma progression, le paysage s’est ouvert sur de vastes alpages paisibles, où paissaient tranquillement quelques troupeaux, leurs cloches résonnant doucement dans l’air pur de la montagne.

Chaque pas me rapprochait de mon objectif, mais la montée se faisait parfois rude, mettant mes jambes à l’épreuve. Pourtant, l’excitation d’atteindre les Cabanes Perchées Là-Haut me portait, me donnant une énergie nouvelle à chaque tournant du sentier. Lorsque j’ai enfin aperçu ces refuges suspendus entre ciel et terre, j’ai été saisi par l’harmonie parfaite entre ces cabanes et leur environnement naturel.

Après cette belle traversée du massif des Bauges, un moment de détente bien mérité m’attendait : un bain nordique chauffé au feu de bois. Plongé dans cette eau chaude et enveloppante, j’ai ressenti une profonde relaxation, laissant la chaleur apaiser mes muscles fatigués. Installé sous le ciel ouvert, je regardais la brume légère s’élever du bassin, se mêlant à l’air frais de la montagne. Le contraste entre la douce chaleur de l’eau et la fraîcheur de la nuit était saisissant, rendant l’instant encore plus magique.

Passer la nuit en hauteur, bercé par le bruissement du vent dans les feuilles et le chant nocturne des oiseaux, était une expérience hors du temps. Depuis ma cabane, la vue sur les montagnes environnantes, baignées par la lueur dorée du crépuscule, était à couper le souffle. Puis, la nuit tombée, sous un ciel pur constellé d’étoiles, je me suis laissé envahir par une sensation de sérénité absolue, loin du tumulte du monde. Ce moment suspendu, entre rêve et réalité, restera gravé dans ma mémoire.

En longeant le Chéran, cette rivière sauvage aux eaux limpides, j’ai ressenti une sérénité absolue. Son murmure rythmé, tantôt doux, tantôt plus marqué par les remous, formait une mélodie apaisante. Sur les berges, j’ai pris le temps d’observer la faune locale : une famille de canards glissant sur l’eau, quelques truites fario évoluant avec grâce sous la surface cristalline, et, dans les hauteurs, le vol majestueux d’un rapace scrutant son territoire.

Puis, l’ascension vers le col de la Fullie a commencé. La pente s’est faite plus raide, chaque pas demandait un effort soutenu, mais la beauté des paysages m’encourageait. Au fil de la montée, le panorama s’ouvrait peu à peu, dévoilant une vallée baignée de lumière. L’effort en valait la peine : une fois au sommet, le spectacle était grandiose. Devant moi, les montagnes s’étendaient à perte de vue, avec leurs sommets encore poudrés de neige.

Après une courte pause pour savourer l’instant, j’ai entamé la descente, laissant mes pas me guider vers l’auberge d’Aillons d’Ailleurs. L’accueil y était chaleureux, et le réconfort d’un bon repas savoyard bien mérité : une tartiflette fumante, accompagnée d’un verre d’Apremont, a achevé cette journée en beauté. Un moment parfait avant de sombrer dans un sommeil réparateur, prêt pour la suite de l’aventure.

Rapidement, le chemin s’est élevé, quittant le tumulte de la ville en serpentant à travers une dense forêt de hêtres et de sapins. L’air était empli d’une odeur fraîche de résine et d’humus, tandis que la lumière filtrant à travers le feuillage dessinait des ombres mouvantes sur le sol. La montée, bien que progressive, demandait un effort constant, et chaque lacet du sentier révélait un panorama un peu plus dégagé sur la vallée en contrebas.

Après plusieurs heures d’ascension, j’ai enfin atteint le sommet du Semnoz, perché à 1 699 mètres d’altitude. Là-haut, un spectacle à couper le souffle m’attendait : une vue panoramique imprenable sur le lac d’Annecy, dont les eaux scintillaient sous le soleil, et, au loin, les cimes majestueuses des Alpes, dominées par la silhouette imposante du Mont-Blanc. J’ai pris le temps de savourer cet instant, m’asseyant sur un rocher pour grignoter quelques provisions en contemplant l’immensité du paysage.

Après cette pause bien méritée, j’ai entamé la descente en direction de l’auberge du Pont de l’Abîme. Le sentier, d’abord rocailleux et escarpé, s’est peu à peu adouci à mesure que je pénétrais de nouveau dans la forêt. Le bruissement du vent dans les arbres et le murmure des ruisseaux accompagnaient ma progression, rendant la descente aussi agréable que l’ascension.

En fin d’après-midi, j’ai finalement atteint l’auberge, nichée au creux d’une vallée emblématique bauju. Après une journée riche en émotions et en découvertes, j’ai savouré un repas chaud en écoutant le doux clapotis de la rivière voisine. L’air frais et la fatigue accumulée ont rapidement eu raison de moi, et je me suis endormi, bercé par la mélodie apaisante de la nature.

Dès les premiers pas sur les sentiers du massif des Bauges, classé Géoparc mondial de l’UNESCO, j’ai ressenti une impression d’immersion totale dans une nature préservée. Les forêts denses, les alpages verdoyants et les crêtes calcaires se succédaient sous mes yeux, me donnant la sensation que le temps s’était arrêté.